Diagnostic
Identification de la douance
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La seule méthode fiable pour identifier la douance (qui n'est pas l'intelligence) est l'évaluation qualitative, diagnostic clinique posé par un (vrai) spécialiste capable de reconnaître une personne douée dans son fonctionnement, pas sur base d'un "test" (les tests, c'est pour les aveugles : ceux qui ne "voient" rien ... sans le test).
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Elle repose sur l'observation du mode de pensée et des caractéristiques évoqués plus haut (et, non, "tout le monde" n'est pas comme cela ! L'effet Forer, rebaptisé Barnum, on nous l'a déjà fait; on peut même vous le déconstruire), ainsi que de l'intensité avec laquelle ils sont présents : les doués/HP peuvent présenter les mêmes qualités et défauts que monsieur et madame tout-le-monde, mais exacerbés.
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On dit parfois qu'ils sont "comme tout le monde, mais plus", "plus tout", "trop tout" !!
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En fait, ils ne sont pas comme tout le monde, mais ils sont "plus" quand-même ...
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Le diagnostic clinique en tant que méthode d'identification se heurte à une évidence : la méconnaissance du phénomène parmi les professions concernées est à l'origine d'un manque criant de spécialistes.
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Médecins, psychiatres et psychologues ignorent souvent tout de cette particularité et sont plus prompts à diagnostiquer des "troubles" qu'une "autre forme de normalité" (voir troubles réels ou supposés).
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130 au test de QI n'est qu'une règle du pouce arbitraire adoptée il y a un siècle ("ce n'est pas le QI qui fait le HP").
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D'ailleurs, les mêmes affirment que c'est "130 de QI, 2-3% de la population et de 1 à 3 élèves par classe !"
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Cherchez l'erreur : une simple règle de 3 vous apprendra que les classes sont bien plus peuplées que ce qu'on imaginait !
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Et, croyez-le ou non, "passer un test de QI pour être sûr" ne fera que vous éloigner de la réalité.
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Malheureusement, l'ignorance susmentionnée conduit souvent à ne s'en remettre qu'à ce seul test pour établir, une fois pour toutes, la condition de HP ou non, avec les mauvais diagnostics et les conséquences qui en découlent. C'est d'ailleurs l'origine du haut potentiel "intellectuel", qui n'est qu'une construction mentale basée sur le QI (un QI de 130 ne peut pas vous rendre différent; donc, soit c'et un QI de 130 et vous n'êtes pas différent; soit vous êtes différent et cela ne peut pas venir d'un QI mesuré sur une courbe de Gauss, aussi appelée "loi normale").
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Le seuil habituellement retenu est de 130 (2,28% de la population), mais certains lui préfèrent 125 (5% de la population), voire 120, pour tenir compte de la marge d'erreur du test; pour d'autres, cela commence à 140, voire 145 pour les "vrais" surdoués; la conclusion dépendra donc surtout du pseudo-spécialiste consulté (je rappelle que les psys n'y connaissent/comprennent rien, le résultat sera donc forcément aléatoire.)
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Si on y ajoute qu'un enfant (ou un adulte) peut parfaitement "sous-performer" au test, parce que son profil est hétérogène ou "dysharmonique", parce que le stress l'empêche d'exprimer tout son potentiel, parce que la tête du psy ne lui plaît pas ou parce que la passation l'ennuie et qu'il "bazarde" le test.
Sans compter ceux qui le bidonnent (comme pour un test à l'embauche !) pour taper "dans la zone des 100", soit dans la moyenne, "prouvant" ainsi qu'ils sont "normaux" !
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Le danger est alors d'être provisoirement ou définitivement classé "non HP" (on en connaît à qui on a dit, à l'âge de 8 ou 12 ans, "avec un QI pareil, tu ne feras jamais rien dans la vie!") et de chercher ailleurs (en psychiatrie ?) les causes d'un perpétuel décalage.
Sauf pour ceux qui ... "ont déjà fait toute la psychiatrie !"
Malheureusement, le sujet est devenu "à la mode" et un tas de psys, coaches et autres rigolos s'en sont fait une "spécialité", alors qu'ils n'en touchent pas une.
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Et le prix des bilans QI, de 300 à 1000€, attire tous ceux qui se cherchent un fromage.
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Il est donc de la plus haute importance de s'adresser à un vrai spécialiste et pas à un psychologue qui a "vaguement entendu parler du truc"...
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Donc, faites la tournée des rigolos d'abord et venez nous voir ensuite, quand vous aurez constaté par vous-même.
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Ou alors, ... gagnez du temps et prenez rendez-vous.
Ce n'est donc pas connaître son QI qui est important, c'est avoir la confirmation qu'on fonctionne différemment, pourquoi on se sent en décalage, apprendre en quoi ça consiste, apprendre le fonctionnement des individus dans la norme ("normopensants", comme l'écrit Jeanne Siaud-Facchin, ou "neurotypiques" pour les autistes), comprendre pourquoi ça ne colle pas toujours, comment ça peut éventuellement coller et ... restaurer son estime de soi (au sens "valeur de soi"), qui est toujours un problème.